Feuille d’information paroissiale du dimanche 9 mai 2021
Nous préparer à la fête de l’Ascension
Les dernières phrases de l’Evangile de Luc disent : « Puis il les emmena jusque vers Béthanie, et, levant les mains, il les bénit. Et il advint, comme il les bénissait, qu’il se sépara d’eux et fut emporté au ciel. Pour eux, s’étant prosternés devant lui, ils retournèrent à Jérusalem en grande joie, et ils étaient constamment dans le Temple à bénir Dieu » (24, 50-53).
Cette conclusion nous surprend. Luc nous dit que les disciples étaient pleins de joie après que le Seigneur s’était définitivement séparé d’eux. Nous nous attendrions qu’ils soient demeurés déconcertés et tristes. Le monde n’était pas changé, Jésus s’était définitivement éloigné d’eux. Ils avaient reçu une mission apparemment irréalisable, une mission qui allait au-delà de leurs forces. Comment pouvaient-ils se présenter devant les gens à Jérusalem, en Israël, dans le monde entier et dire : « Ce Jésus, qui apparemment a échoué, est au contraire notre Sauveur à nous tous » ? Tout adieu laisse derrière lui une souffrance. Même si Jésus était parti comme une personne vivante, comment pouvait-il ne pas les rendre tristes de son congé définitif ? Et pourtant on lit qu’ils retournèrent à Jérusalem avec une grande joie et qu’ils louaient Dieu. Comment pouvons-nous comprendre tout cela ?
Ce qu’en tout cas on peut en déduire c’est que les disciples ne se sentent pas abandonnés ; ils ne retiennent pas que Jésus se soit comme évanoui dans un ciel inaccessible et loin d’eux. Évidemment, ils sont certains d’une présence nouvelle de Jésus. Justement, ils sont sûrs que le Ressuscité est maintenant présent au milieu d’une manière nouvelle et puissante. Ils savent que « la droite de Dieu », où il est maintenant « élevé », implique un nouveau mode de sa présence, qu’on ne peut plus perdre – le mode par lequel seul Dieu peut nous être proche.
La joie des disciples après l’« ascension » corrige notre image de cet évènement. L’« ascension » n’est pas un départ dans une région lointaine du cosmos, mais elle est la proximité permanente dont les disciples font si fortement l’expérience qu’ils en tirent une joie durable.
Benoit XVI – Joseph Ratzinger – Jésus de Nazareth