Feuille d’information paroissiale du dimanche 28 février 2021
Transfigurer le carême
Entendre l’évangile de la Transfiguration au début du carême est étonnant. Alors que nous venons à peine d’entamer notre chemin de compagnonnage avec Jésus au désert, voilà que celui-ci révèle sa divinité à travers une manifestation glorieuse. Cela n’occulterait-il pas d’une certaine manière le temps long du carême où notre humanité se confronte à l’attente de la résurrection et à l’angoisse de sa condition pécheresse ?
Une telle vision du carême est clairement partielle. Entendre ce récit où Jésus apparaît dans sa gloire et où retentit la voix du Père, « Celui-ci est mon Fils bien-aimé ! », est en fait une invitation à l’espérance. La période actuelle, où l’épée de Damoclès du prochain tour de vis sanitaire répand son poison, appelle à mettre d’autant plus en valeur cet aspect ! Se rappeler que le carême est une marche vers Pâques est essentiel. Nous sommes tentés d’arrêter nos regards au samedi saint parce que nous subissons pour beaucoup le poids du jour. Mais la Transfiguration nous pousse à lever la tête vers la montagne du Thabor où la tradition a placé cette scène évangélique.
Le chrétien est joyeux parce qu’il sait que le Seigneur l’attend au ciel. Cette espérance n’a jamais épargné les difficultés quotidiennes mais elle les transfigure. Savoir que nous avons été créés par amour et que nous sommes appelés à retrouver cet amour transforme nos regards. En transfigurant son humanité pour y révéler sa divinité, Jésus nous rappelle à notre premier devoir qui est celui de l’espérance. Lui-même est redescendu dans la vallée pour aller jusqu’au bout de sa mission. C’est là qu’il nous attend pour combattre le mal et faire le bien afin d’avoir part avec lui à sa résurrection.
Pierre-Henri DEBRAY+