DEVANT LE TOMBEAU VIDE
Il fait sombre dans le cœur de tes disciples, Jésus. Les ténèbres qui ont recouvert la terre au moment de ta mort continuent de recouvrir Marie-Madeleine. Pour elle, pour les Apôtres, c’est toujours la nuit noire.
La pierre qui fermait le tombeau a été enlevée. Mais celle qui ferme son cœur est toujours là ; elle empêche toute lumière, toute espérance,
de pénétrer en elle ; et devant le tombeau vide, sa nuit est encore plus noire : – On a enlevé
le Seigneur… On ne sait pas où on l’a mis ! Elle n’a même plus la consolation d’embaumer
ton corps.
Pour Pierre aussi, il continue de faire sombre. Alerté par Marie-Madeleine, il a couru au tom-beau avec Jean ; il entre, voit le tombeau vide, mais constate que tout est en ordre : le linceul qui enveloppait ton corps est resté là, et le linge qui te recouvrait la tête est roulé à part, à sa place… Les voleurs ne prennent pas le temps
de tout ranger… Alors ? Pierre regarde, contemple… mais reste dans sa nuit.
L’autre disciple entra, « il vit et il crut ». Pour lui, la nuit est terminée, les ténèbres s’en vont ; le jour se lève. Il pense peut-être au psaume 16 que Pierre évoquera plus tard : « Tu ne peux m’abandonner à la mort, ni laisse ton ami voir la corruption. » Le tombeau est vide, parce que ta demeure est maintenant auprès du Père. Les linges sont restés là, parce que tu n’en as plus besoin. La résurrection n’est pas un retour à la vie terrestre, mais l’entrée dans un monde nouveau.
Seigneur ressuscité, viens enlever de nos cœurs la pierre qui nous enferme dans les ténèbres ! Que la lumière de Pâques brille sur le monde entier ! Tu demeures avec nous dans le mystère de ton Eucharistie.
Gloire à Toi qui étais mort !
Gloire à Toi qui es vivant !
Viens, Seigneur Jésus !
Père Joseph Hunt