« Le vrai pasteur donne sa vie pour ses brebis » Voici que le cadre de cette mission partagée par Jésus avec ceux qu’il appelle au sacerdoce est posé. Il s’agit d’une mission exigeante, dangereuse et risquée. Il faut du courage, une capacité à vivre et supporter la solitude et souvent l’incompréhension.
Devant le manque de prêtres qui marque un certain nombre de régions du monde, un récent synode (octobre 2005) a examiné l’hypothèse de l’ordination d’hommes mariés. Mais après examen, les pères du synode ont exprimé l’avis que cette voie ne devait pas être empruntée. Ils ont réaffirmé «l’importance du don inestimable du célibat dans la pratique de l’Eglise latine». Une Eglise qui se sent appelée, comme chez nous en France, à devenir de plus en plus une Eglise de la première évangélisation appelle tout particulièrement cette forme de disponibilité et de consécration totale à la mission qui reproduit le mode d’existence choisi par le Christ lui?même pour l’annonce du Règne de Dieu.
Il est important de promouvoir et de défendre ce choix du célibat sacerdotal. Nous savons que nous avons à le faire dans un environnement qui lui est hostile, y compris dans certains secteurs de notre Eglise. Contre le célibat des prêtres tout est bon pour nourrir le combat. Mais cette remise en question médiatique du célibat sacerdotal ne se fait pas ? remarquons?le ? pour des raisons d’animation ecclésiale ou pour promouvoir le mariage. Celui?ci ? nous le savons ? est également remis en question. Ce n’est pas non plus tellement la situation de célibat qui est remise en question. Il y a 14 millions de personnes en France qui vivent un célibat choisi ou forcé. On parle rarement de leur situation affective et sexuelle. Ce qui est visé ici, c’est le célibat consacré, celui qui est choisi pour le Règne de Dieu. Car, il vient dire qu’il n’y a pas seulement l’usage du sexe dans la vie et que l’homme est appelé à savoir maîtriser ses propres pulsions. Or, il y a là une interpellation que notre société aujourd’hui a du mal à entendre et à accepter, comme l’a montré encore récemment la polémique autour du préservatif. Ceci doit éclairer et motiver notre propre engagement. En proposant le célibat aux jeunes qui envisagent le sacerdoce, nous ne défendons pas seulement une simple discipline ecclésiastique héritée du passé mais nous témoignons, comme d’ailleurs dans notre conception chrétienne du mariage, de ce qui nous parait vital pour le bonheur de l’homme et la stabilité de notre société aujourd’hui.
Les médias, qui n’ont pas vraiment pour but d’annoncer l’Evangile, influencent aujourd’hui beaucoup de chrétiens, même pratiquants, qui cèdent à l’idée que le nombre des vocations sacerdotales augmenterait si l’on n’imposait pas le célibat. Précisons que le célibat n’est pas imposé mais choisi en réponse à un appel. Les vocations naissent dans des communautés dynamiques de croyants qui vivent les exigences de l’Evangile. A chaque chrétien de se demander alors comment il vit sa foi, comment il a le souci d’annoncer l’Evangile et comment il peut soutenir ceux qui désirent s’engager au service de l’Eglise.
Père J.-L. MICHAUD