DÉCOUVRIR LE VRAI VISAGE DE DIEU
Aimer est ce à quoi nous engage cette surprenante parabole des talents et c’est ce que le Seigneur fait comprendre, lorsque les serviteurs qui ont eu cinq ou deux talents entendent le Seigneur leur dire : « Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle en peu de choses, je t’en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton maître ».
Ils ont compris que le Seigneur leur demandait de faire fructifier les talents qu’il leur avait donnés, que leur responsabilité était immense et ils se sont engagés finalement à répondre à l’amour de Dieu.
Mais nous constatons du dépit chez celui qui n’a pas fait fructifier le seul talent confié. Au lieu de faire fructifier le don merveilleux de la grâce et de la charité, il va l’enfouir. : « J’ai eu peur, et je suis allé enfouir ton talent dans la terre, le voici ; tu as ce qui t’appartient ». J’ai eu peur. Nous le disons souvent dans notre vie. Nous avons peur du mystère de Dieu, nous avons peur de sa conduite dans notre vie, nous avons peur de ce qu’il est. Le serviteur infidèle, renvoie au Seigneur une image qu’il s’est faite de lui-même : « Maître, je savais que tu es un homme dur ; tu moissonnes là où tu n’as pas semé, tu ramasses là où tu n’as pas répandu le grain ». C’est vraiment le visage de Dieu que se fait cet homme, un visage dur, cruel, un visage qui n’est pas celui de Dieu. Pour se faire comprendre, le Seigneur accepte de dire au serviteur : « Tu savais que je moissonne là où je n’ai pas semé, que je ramasse le grain, là où je ne l’ai pas répandu ». Le Seigneur veut redresser l’image que son serviteur se fait de lui. Il lui explique que nous avons à faire fructifier les dons reçus pour les mettre au service des uns des autres, que nous en ayons peu ou beaucoup, tout cela nous est commun et tout est mis dans la miséricorde de Dieu. Quoi qu’il arrive, l’amour de Dieu est vainqueur.
Cette parabole est donc une invitation à l’espérance. Dieu est bon, il n’est que bonté. Il faut découvrir le vrai visage de Dieu, ce merveilleux visage à travers Jésus Christ à l’agonie ou sur la croix. C’est celui du Fils de Dieu donnant sa vie pour ses frères. Par cette parabole le Seigneur nous enseigne que seul l’amour compte et l’argent lui-même est au service de cet amour. L’argent n’a de sens que pour être donné, distribué, l’argent ne sert qu’à aider nos frères à construire. Nous devons découvrir que l’argent n’a de sens que pour vivre avec des frères, les aider, les servir, leur permettre d’être eux-mêmes. Nous avons de lourdes responsabilités.
Il faut construire le Royaume mais celui-ci ne peut se construire qu’avec des hommes pauvres, des hommes humbles. Il faut que nous ne fassions qu’un avec le mystère du Christ et que nous nous ouvrions à la splendeur de l’amour de Dieu. Dieu est Dieu, réjouissons-nous de son dessein d’amour. Entrons dans sa miséricorde et devenons des fils de lumière, alors nous comprendrons que celui qui demeure dans le Seigneur porte beaucoup de fruits.
Père Jean-Luc MICHAUD