Une course de fond
C’est bien une course qui nous amène à la foi : la course d’une femme et de deux hommes.
– Celle de Marie de Magdala, la première qui a vu le tombeau de Jésus, vide. Elle ne touche à rien et court chercher les Apôtres. C’est une femme qui va donc sortir les hommes de leur peur, de leur enfermement, de leur attente passive ! Marie est l’Evangélisatrice des Apôtres !
– Puis deux disciples se mettent en route
Pierre, celui qui a été choisi par Jésus pour fonder l’Église, et Jean, sûr d’être aimé par Jésus, le disciple bien aimé.
Pierre, l’autorité et Jean, l’amour courent ensemble vers le tombeau de Jésus, ce huitième jour de la semaine qui va devenir le premier.
L’amour arrive le premier. L’amour est toujours plus rapide. Il voit que Marie-Madeleine a dit vrai, mais il n’entre pas. Car l’amour ne suffit pas pour entrer dans la foi. Il attend l’autorité et laisse donc Pierre entrer en premier. Quand l’autorité est là, l’amour entre.
« Il voit et il croit ». L’amour voit (rien) et croit (tout).
Grâce à cette course, nous comprenons ce qu’est la foi en Jésus Christ : c’est une course en Église où nous avons besoin les uns des autres pour être évangélisés et rendre crédibles nos raisons de croire. Pour croire, il faudra toujours nous appuyer sur l’autorité et l’amour de l’Église. Et le mot important c’est « et » ! L’un a besoin de l’autre.
L’autorité de l’Église, c’est ce qu’elle croit depuis cette course dans Jérusalem qui permet à chacun de devenir croyant et de le rester. Sans la fidélité de l’Église, nous pourrions croire tout le contraire de ce que nous proclamons. C’est l’Église qui croit et par le baptême, nous sommes les enfants de cette Église croyante. La foi n’est pas une opinion, elle est une adhésion.
Mais sans l’amour, ce qu’annonce l’Église est dépourvue d’autorité et de crédibilité. L’amour rend crédible le message de la Résurrection de Jésus. L’Amour est la seule preuve de la foi (s’il y en a une) et la vraie épreuve de notre foi (il y en a toujours une).
Merci Marie d’être allé réveiller Pierre et Jean !
Merci, Pierre de nous donner les justes mots de la foi.
Merci, Jean, de nous donner le regard ajusté de la foi.
Grâce à vous, nous pouvons croire que le Christ est Ressuscité, qu’Il est vraiment Ressuscité. L’Église toute entière repose sur cette course de fond qu’ensemble vous avez gagné. Votre victoire est la nôtre. Nous sommes fiers de prendre le relais aujourd’hui.
Père Philippe Marsset