Editorial du dimanche 27 mai 2012

LA FÊTE DE LA PENTECÔTE

La Pentecôte : l’Esprit de Dieu donné, répandu sur les Apôtres, fait de ces hommes apeurés, retranchés derrière leurs murs, un peuple nombreux qui parle, jubile et chante les merveilles de Dieu.  Voici donc l’Église, humanité nouvelle animée d’un second souffle, annonçant au monde, comme un surcroît inespéré, la bonne nouvelle du pardon des péchés :  « ce que l’œil n’a pas vu, ce que l’oreille n’a pas entendu, ce qui n’était pas monté au cœur de l’homme. (1 Cor 2,9)  L’heure n’est plus à la peur, au repli sur soi.  Il est temps de laisser l’Esprit se jouer des frontières et conduire l’humanité entière là où Dieu l’entend.

La Pentecôte n’est pas séparable de Pâques.  Anciennement fête des prémices de la moisson, elle offre à tous et chacun les richesses pascales, elle distribue les trophées conquis dans la bataille décisive. Certes, rien n’est encore achevé, mais  tout est déjà donné avec ce fruit que promettait la fleur de Pâques : l’Esprit du Seigneur qui remplit l’univers et la terre entière brûlant de son feu.

La Pentecôte, c’est l’envoi du don par excellence, c’est la folle prodigalité du Père, la surabondance de sa vie communiquée à l’humanité dans une étreinte éternelle. C’est aussi un discours prophétique sur l’homme. « Vous serez comme des dieux ! »  Loin d’évacuer ou de réduire la consistance et le sérieux de la condition d’ici-bas, l’Esprit l’aiguise et la conforte. Il en prophétise l’avenir : les cieux nouveaux et la terre nouvelle, cette transfiguration de toutes choses qu’annoncent les dernières pages de l’Apocalypse, tout ce que Dieu a préparé pour ceux qu’il aime. L’Esprit n’est-il pas, ici-bas, la vie éternelle déjà commencée ?  Alors, écoutons cette eau vive qui murmure en nous :  « Viens vers le Père ! »  Le vent se lève, il faut tenter de vivre, de voguer vers Dieu, l’avenir de l’homme.

Père Joseph Hunt