Editorial du dimanche 3 mars 2013

C’EST AUJOURD’HUI LE JOUR DU SALUT

La Presse nous relate chaque jour des meurtres, des accidents, voir « à la une », des catastrophes sensationnelles.  C’est à deux malheurs publics qui défrayent la chronique de son temps, que Jésus fait ici allusion.  Non point d’ailleurs à la manière de ces prédicateurs de jadis tout heureux d’exploiter un drame dans la paroisse pour lancer des appels vibrants à venir au confessionnal : telle n’est pas la manière de Jésus.  Il ne considère pas les morts violentes comme des châtiments divins du péché.  C’est parce qu’il décèle chez ses contemporains une inconscience entretenue, pire encore, une bonne conscience généralisée, qu’il les met en garde : ils risquent de se rendre imperméables à l’urgence de la conversion en vue du Royaume.  Le Seigneur semble vouloir dire :  » Des pécheurs, des responsables, il y en a, et ne cherchez pas trop loin : vous en êtes !  Alors, hâtez-vous de changer de vie ; sinon, la venue de mon Règne vous fera tous périr de même !  »

Mais si chacun de nous, malheureusement, n’est que trop comparable à un arbre qui, depuis bien des années, a donné de multiples preuves de sa stérilité, Dieu, lui, est heureusement semblable à ce paysan, patient au-delà du raisonnable, qui accorde encore au figuier infécond sa chance pour un temps.  Une année de grâce : celle du ministère de Jésus, celle du temps de l’Église avant le retour du Seigneur, celle du temps de notre existence jalonnée par un certain nombre de Carêmes, ces « temps favorables », propices à notre salut.

Cette inaltérable patience de Jésus, où percent à la fois sa profonde « désillusion » devant ses contemporains et son incoercible souci des pécheurs, combien devrait-elle nous provoquer à l’impatience de nous-mêmes !  Il n’est jamais trop tard pour nous convertir, alors que reste vert l’arbre de notre vie.  Mais il est temps, grand temps !  Serait-ce pour aujourd’hui ?

                                   Père Joseph HUNT