Quand Jésus dort dans ma vie
Jésus s’était endormi dans la barque, vaincu par la fatigue. Après tout, il n’avait pas de souci à se faire, il était en de bonnes mains. Pierre et ses compagnons étaient des pêcheurs professionnels. Lui, il n’y connaissait pas grand-chose, ni à la pêche, ni au lac. Il était charpentier ! Les disciples étaient à leur affaire. Ils pouvaient laisser Jésus dormir en paix.
Et voilà que le lac se fâche. Ils étaient bien accoutumés aux coups de tabac parfois violents qui s’abattaient sans crier gare. Mais cette fois, cela tournait à la véritable tempête. Alors, les Apôtres, tout professionnels qu’ils étaient, furent pris de panique. Ils se voyaient déjà perdus quand l’un d’eux pense à Jésus. Il avait déjà fait tant de miracles, peut-être pourrait-il les sortir de ce mauvais pas ! On le réveille donc – il dormait vraiment très fort pour n’avoir rien entendu ! Lui, d’un mot, commande au vent et à la mer : « Silence, tais-toi ! » Et il se fit aussitôt un grand calme. Il y avait de quoi être impressionné par cette souveraine puissance.
Mais voilà que Jésus se met à leur faire des reproches : « Pourquoi avoir peur ? Comment se fait-il que vous n’ayez pas la foi ? » Tout de même, n’aurait-il pas pu se mettre à leur place ? Mais Jésus veut conduire ses disciples plus loin dans leur relation avec lui. Il veut faire grandir leur confiance en lui.
Et voilà que cette scène nous concerne, nous aussi. Dans la traversée de notre vie, il y a aussi de brusques tempêtes qui se lèvent, qui semblent tout emporter. Quand le soleil brille, tout va bien. Dieu ? Jésus ? Oui, nous y croyons, mais nous n’en avons pas tellement besoin. Il est là, présent dans notre vie, mais pourquoi le déranger ? Laissons-le dormir. Et, de fait, Jésus semble bien dormir, comme absent. Quand vient le coup dur, alors nous nous tournons vers lui : « Seigneur, à notre secours ! » Comme si Dieu n’était qu’un parapluie, qu’on ne sort que lorsqu’il pleut !
La question de Jésus vient alors nous toucher au cœur ! « N’avez-vous donc pas la foi ? » Autrement dit : « Vous croyez en moi, mais est-ce que vous ne pensez pas à moi surtout quand ça va mal pour vous ? Si vous vous souveniez de moi aussi quand tout va bien, peut-être alors sauriez-vous mieux, quand le coup dur arrive, que je ne vous abandonne pas ». Au fond, Jésus nous demande quelle place nous lui faisons chaque jour, quand ça va bien autant que quand ça va mal. À nous de donner la réponse !
Père Joseph HUNT