HOMME ET FILS DE DIEU…
La liturgie de ce jour rappelle d’abord le triomphe bien éphémère de Jésus lors de son entrée dans Jérusalem, au milieu des acclamations. Nous repartirons chez nous avec un rameau béni et avec la conviction exprimée par le poète Charles Singer :
Prendre un rameau
est une invitation adressée au Christ :
« Viens, tu peux franchir les portes de la ville.
Ce que tu dis et ce que tu fais, je le mets dans ma vie,
car je crois que tu es Dieu
venu m’inviter à être heureux. »
Prendre un rameau,
c’est prendre la décision
de sortir à la suite de Jésus.
C’est une démarche libre. C’est un geste de croyant.
Un choix.
Venir chercher un rameau,
le prendre, le tenir en main
et le garder bien en vue à la maison,
c’est décider
d’ouvrir la porte à l’Évangile
et d’accueillir Dieu par des gestes concrets
à l’égard de nos frères chaque jour.
Simultanément, cette explosion de joie nous prépare à écouter le récit de la Passion. Sa longueur peut nous effrayer. Quelle juste attitude avoir pour recevoir ce récit si dense, crucial et déconcertant ? Sainte Thérèse d’Avila nous répond : « Je ne vous demande pas de produire quantité de réflexions, de tirer de votre esprit des considérations élevées et subtiles. Tout ce que je vous demande, c’est de Le regarder » Oui, l’important est d’écouter ce récit dans le silence du cœur et de contempler Jésus tout au long de son chemin de passion jusqu’à la croix où il est cloué entre deux bandits. Son abandon extrême et sa mort si cruelle nous sembleront certainement un incompréhensible scandale. Mais à son terme, nous pouvons reprendre avec foi l’exclamation du centurion : « Vraiment cet homme était le Fils de Dieu ! ».
Père Jean-Luc MICHAUD