MARIE, MÈRE DE DIEU
L’événement majeur de l’incarnation du Fils de Dieu, ce Fils de David, a été annoncé d’une manière infiniment discrète à une jeune fille qui en témoignera longtemps après à l’Eglise naissante. Dans ce témoignage, le Christ apparaît au point de confluence de deux libertés : celle de Dieu et celle de Marie. Depuis, il ne cesse d’être enfanté au monde.
Nul – pas même David – ne peut décider de bâtir une demeure de Dieu parmi les hommes : rien ne peut limiter sa liberté (1ère lecture). On ne l’assigne pas à résidence. Il demeure libre de se manifester quand il veut et où il veut. Dieu comprend le désir de David, mais il veut cependant que sa demeure parmi nous ne relève que de sa grâce et de sa liberté. Le nom de sa demeure ? Jésus-Christ. Et Jésus-Christ se révèle à travers le chant de Marie aux mots tissés de réminiscences bibliques que la Vierge a faites siennes, les mots d’une parole reçue de Dieu et qu’elle a gardée dans son coeur, comme elle le fait pour le Verbe qui prend chair en elle. Sans une même attention à la Parole, une même gratitude face au don de Dieu, l’Église perdrait son indestructible élan de jeunesse et de joie, et semblerait soudain vide d’espérance.
Esprit Saint, conduis-nous vers la demeure de Nazareth où une jeune fille appelée Marie reçoit la visite d’un ange. Ici s’accomplit le mystère « gardé depuis toujours dans le silence, mystère maintenant manifesté ». Marie accueille avec confiance l’aventure que Dieu lui propose. Bénie soit-elle d’avoir cru en la parole de l’ange annonciateur : tu es venu sur elle, « la puissance de Très-Haut l’a prise sous son ombre ». « Rien n’est impossible à Dieu », le mystère s’accomplira : « Le corps silencieux accueille le Verbe, et toute la terre enfante son Dieu. »
Père très saint, « accorde-nous une ferveur qui grandisse à l’approche de Noël ». Une ferveur qui reconnaisse ta puissance dans la faiblesse d’un enfant encore dans le sein de sa mère. Renouvelle le « oui » des croyants, de tous les hommes et de toutes les femmes de bonne volonté à davantage de justice, de partage. Que l’Église accueille l’obscure manifestation de ton Fils avec la simplicité de Marie, puis s’efface devant le oui, comme l’ange lorsqu’il eut accompli sa mission et qu’il la quitta.
Père Joseph Hunt