Editorial du dimanche 4 janvier 2015

VOUS AVEZ DIT : CADEAUX ?

Nous arrivons au terme des fêtes de fin d’année. Sans doute certains d’entre nous auront-ils eu la joie d’offrir ou de recevoir des cadeaux. Le cadeau peut être un geste profondément chrétien s’il est un vrai geste d’amour et non une obligation dictée par le calendrier ou l’acceptation d’un chantage (« si on ne m’achète pas ce que je veux je serai très malheureux »). Parlons donc encore un peu de cadeaux, puisque cette fête de l’Épiphanie met en scène ces Mages mystérieux qui viennent offrir leurs présents à l’enfant Jésus.

Cet Évangile me fait toujours penser à une histoire qui mériterait d’être vraie si elle ne l’est pas, celle du gamin à qui l’on demande ce que les Mages ont apporté à Jésus et qui répond : « de l’or, du Mir et de l’essence »…

Remarquez, que des gens venant d’Orient apportent de l’essence, ce serait assez logique. De plus, au prix où elle est, ce serait vraiment un cadeau royal !

De l’or, de l’encens, de la myrrhe. Trois cadeaux qui résument l’Évangile, trois cadeaux qui disent à leur manière qui est Jésus.

L’or, on le sait, symbolise la royauté de cet enfant. Mais ce roi est celui qui dira : « Ma royauté n’est pas de ce monde ». Ce Roi est celui dont on sait qu’il sera tué par la haine des hommes. Allant jusqu’au bout de l’amour, l’homme Jésus connaîtra la mort que symbolise la myrrhe, ce parfum destiné à embaumer les morts. Quant à l’encens, il symbolise bien sûr la divinité de Jésus. Jésus roi du monde, Jésus vrai homme et vrai Dieu : les cadeaux des Mages disent l’essentiel.

Juste après cette visite des Mages, ce sera la fuite de la Sainte Famille en Égypte et le massacre des Innocents. Des hommes obligés de fuir leur pays, l’innocence massacrée : le décor de l’évangile est planté, c’est celui de toutes les époques, c’est celui de notre temps. Jésus reçoit l’or de la royauté, mais sa vie ne sera pas une vie dorée. Même si notre vie à nous n’est pas non plus dorée tous les jours, puissions-nous ne pas oublier que Jésus nous a fait le plus incroyable des cadeaux : notre dignité d’enfants de Dieu.

                        Père Philippe Bernard