LA SEMAINE QUI CHANGE TOUT
« Hosanna ! » (= « sauve-nous » !)… « Crucifie-le ! »… « Mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? »
Cris jaillis des lectures de ce jour, cris d’appel, de haine ou de désespoir. Cris de toutes les époques, cris d’aujourd’hui.
Il est parfois si court, le chemin qui mène de l’amour à la haine, de l’admiration au mépris, de la joie au désespoir… Le récit de la Passion que nous entendons n’est pas un reportage morbide sur des événements dramatiques, nous sommes loin d’un journal télévisé se gavant complaisamment d’émotionnel : ce récit souvent âpre, parfois brutal, présente sans fioritures Jésus donnant sa vie librement, par amour pour les hommes que nous sommes.
Les célébrations de cette Semaine Sainte, qui s’ouvre aujourd’hui, font plus que nous rappeler la Passion, la mort et la résurrection du Seigneur : elles viennent aussi nous prendre par la main pour qu’en dépit de nos peines, de nos souffrances, de nos échecs, nous puissions vivre sans nous décourager. Elles nous ouvrent à l’espérance, envers et contre tout. Elles nous rappellent que si la nuit existe, le jour finit toujours par se lever.
Semaine Sainte, une semaine où nous passerons du vert des rameaux au rouge du sang, puis au blanc de la Résurrection. Une semaine où nous passerons de la liesse à l’abandon, de la vie à la mort puis de la mort à la Vie. Il ne faut jamais séparer mort et résurrection du Christ : il n’y a pas de Dimanche de Pâques sans Vendredi Saint, mais il n’y a pas non plus de Vendredi Saint sans Dimanche de Pâques.
Au terme de cette « grande semaine », heureux serons-nous si, du fond du cœur et pas seulement du bout des lèvres, nous pouvons dire avec le centurion romain : « vraiment, cet homme était Fils de Dieu ! ».
Mais nous serons infiniment plus heureux si, dans la foi, nous ajoutons aussitôt : « vraiment, cet homme ÉTAIT … EST et SERA à jamais Fils de Dieu ».
Père Philippe Bernard