« Talitha Koum»
Ces deux miracles racontés dans l’Évangile d’aujourd’hui sont écrits et toujours proclamés ensemble. Ils ont deux points communs qui les rendent inséparables : les 12 ans de la fillette sont l’écho des 12 ans de la maladie de cette femme. Et dans les deux cas, il est question de mort et de vie. Perdre son sang, c’est mourir ! Et Jésus se révèle, dans sa personne même, comme la Résurrection et la Vie. C’est peut-être pour cela qu’il prend avec lui Pierre, Jacques et Jean qui seront aussi à Gethsémani et à la Transfiguration. Avec ces trois moments d’intimité avec Jésus, ils sont les témoins privilégiés et la première mémoire apostolique de cette Révélation absolument nouvelle : Jésus est plus fort que la mort !
Jésus est aussi en quelque sorte figure de l’espérance de notre future résurrection. Quand il entre dans le tombeau avec les parents de l’enfant, ceux-ci sont la figure de l’amour (et de l’amour écrasé par la souffrance). Et les Apôtres font donc bonne figure (!) en étant comme une image de leur vocation : être les hommes de la foi. Ensemble, tous ces personnages sont donc comme des figures personnifiées des trois vertus théologales (la foi, l’espérance et l’amour) qui nous font vivre autrement notre rapport à la mort. Le peuple chrétien est un peuple théologal !
Hier samedi, nous avons participé à l’une des ces « liturgies théologales » avec l’ordination de 13 jeunes à Notre-Dame de Paris. Ils ont tout reçu du Seigneur et tout donné pour devenir dans notre ville, des ministres de la charité, de la foi et de l’espérance, ces trois vertus qui donnent aux croyants leur verticalité et leur beauté intérieure. À chacun d’eux, c’est comme si le Seigneur Jésus disait aujourd’hui « Talitha Koum », « lève-toi, je fais de toi mon ministre, mon prêtre auprès des désespérés, des dubitatifs, de tous ceux qui cherchent l’Amour de Dieu ».
Merci à chacun de vous, Augustin, Cédric, Louis, Jean, Rémy, Cyrille, Stanislas, Arnaud, Jocelyn, Paul, Yannick, Philippe et Pierre.
Père Philippe Marsset, curé