Le jeûne qui plaît à Dieu
Les efforts de carême sont chaque année l’occasion de petites plaisanteries et surtout de grandes interrogations… On sait qu’il nous faut prendre le temps de discerner les moyens à nous offrir pour vivre un bon carême, mais à l’heure du choix et surtout à l’heure de le vivre, on peut se trouver comme pris de court et finalement peu motivés.
Voici quelques principes qui, peut-être, sauront nous aider :
- Les efforts de carême n’ont rien à voir avec les bonnes résolutions de la nouvelle année…
Les efforts de carême sont des moyens que nous prenons et non pas des fins que nous poursuivons. La pénitence est le maître mot du chrétien pendant ces quarante jours ; être pénitent suppose avoir conscience d’être pécheur et surtout être conscient de sa pauvreté. Le pénitent sait qu’il ne mérite pas d’être pardonné et qu’il n’est pas en mesure de se justifier, de vaincre seul ses pauvretés ; il ne saurait donc décider de s’en libérer par la seule force de sa volonté…
- Le temps du carême est un temps de désert…
Sans quitter notre ville et nos responsabilités, nous pouvons par quelques renoncements très simples et à notre portée, ouvrir dans notre vie des espaces de vide. Il suffit par exemple de se déconnecter quelques instants de nos réseaux pour éprouver ce vide et, affronter le tentateur qui nous y attend, caché… Et c’est bon signe de le rencontrer car son but est de nous tenir éloigné de l’essentiel. Nos renoncements visent justement à nous aider à le redécouvrir, en particulier à faire croître notre soif de Dieu et de sa Miséricorde.
- Le temps du carême est un temps de plus grande charité.
Au-delà de notre participation aux célébrations liturgiques qui rythment le carême, il nous faut chercher à vivre concrètement notre appartenance à l’Église qui chemine à la suite du Christ, dans sa passion et jusque dans sa résurrection. Pour que notre engagement personnel puisse durer et surtout trouver sa fécondité, il doit en effet être au service des liens de charité qui tissent l’Église et permettent de nous identifier aux membres du Corps du Christ. Concrètement, les dépouillements auxquels nous consentons atteignent leur fin lorsqu’ils nous rapprochent les uns des autres, nous rendent plus attentifs, et en priorité, à ceux qui souffrent, ceux qui représentent le Christ souffrant au milieu de nous.
Père Pierre Labaste