Il est où, le Prince de la Paix ?
Le « Prince de la Paix » est l’un des titres que le Messie reçoit dans la tradition biblique. Et Jésus qui naît à Noël est donc pour nous et pour le monde le Prince de la Paix.
Oui, mais alors : pourquoi Alep ? Pourquoi les attentats en France ou à Berlin ? Pourquoi Daech ? Le Prince de la Paix a-t-il raté sa mission ?
Jésus est né dans une période de paix (25 ans sans guerre) sous la Pax Romana. Mais quand on connaît le prix de la paix romaine (crucifixions, massacre des innocents, omniprésence de l’armée), on se demande de quelle paix l’on parle. En tout cas, ce n’est pas l’absence de guerre parce que l’équilibre de la terreur n’est pas la paix !
À l’autre bout de sa vie, le Messie, Prince de la Paix, quand il a vaincu la mort, rencontre les témoins de sa Résurrection en leur disant : « la Paix soit avec vous ».
Il y a donc un paradoxe à accepter. Aux deux bords de son existence, enfant (innocent) et crucifié Ressuscité (innocent), Il donne la Paix, Il EST la Paix, mais le monde reste violent et injuste. La Paix ne vient pas du monde, et on ne doit pas attendre du monde autre chose que des armistices (même si elles durent). La paix dont parle le Messie n’est pas un produit politique, elle est une personne divine qui s’est faite humaine pour que librement l’homme l’adopte. Jésus dira « Je vous laisse la paix ; je vous donne ma paix ; je ne vous la donne pas comme le monde la donne. Que votre cœur ne se trouble point. »
Mon cœur est quand même troublé et même déchiré par notre monde et ce déchaînement de violence. La vraie paix ne peut venir que de notre intérieur, d’un choix de vie. Jésus ne peut rien im-poser. Il ne peut que poser sa Paix au milieu de nous. Et à Noël, il vient dire à chacun : « veux-tu changer ta vie, veux-tu changer la vie AVEC moi (pas sans moi) ? »
Je laisse au Pape François ces derniers mots : « Je souhaite la paix à chaque homme, à chaque femme ainsi qu’à chaque enfant et je prie pour que l’image et la ressemblance de Dieu dans chaque personne nous permettent de nous reconnaître mutuellement comme des dons sacrés dotés d’une immense dignité. Surtout dans les situations de conflit, respectons cette dignité la plus profonde, et faisons de la non-violence active notre style de vie. »
Père Philippe Marsset