Dimanche 13 novembre 2022

33e dimanche du temps ordinaire
Feuille d’information paroissiale du dimanche 13 novembre 2022 

JOURNEE MONDIALE DES PAUVRES

Réjouissons-nous de cette journée qui nous rappelle que les pauvres sont toujours nombreux, proches de nous et cependant souvent anonymes.

Mais qui sont-ils ? Des hommes et des femmes épuisés, las de vivre, souvent laissés pour compte ; des hommes et des femmes sans travail, trop souvent sans toit, à la rue, déracinés, sans papier ; nombreux ceux qui n’ont plus personne pour les aimer ou qui n’ont jamais été aimés n’ayant connu que la DDAS dans leur jeunesse et qui, fragilisés, sombrent facilement dans la misère, abattus ou révoltés, et parfois si peu aimables lorsque nous essayons, peut-être maladroitement, de les aider.

Tomber dans la pauvreté c’est ne plus avoir l’énergie ni le courage de se battre : pourquoi vivre ? Rien n’a plus de sens. Alors il y a l’alcool ou la drogue, moyens d’oublier, la révolte qui s’exprime par la colère contre tout le monde, la violence contre eux-mêmes, ou le suicide. C’est alors qu’il faut les aimer davantage. Mais quelle délicatesse, quelle gentillesse ils ont dès qu’ils ont confiance en nous qui les accueillons ! N’oublions pas que tous ces pauvres ont faim de reconnaissance, faim d‘un regard qui ne juge pas et dans lequel ils puissent voir qu’ils sont aimés, qu’ils ont du prix à nos yeux.  

Nous ne sommes pas confrontés à la pauvreté mais à des pauvretés : la pauvreté matérielle bien visible, ils « font la manche » ; la pauvreté sociale lorsqu’ils lâchent prise et abandonnent les règles de la vie communautaire, qu’ils n’ont plus ni travail ou que la famille s’est détruite. On oublie souvent la pauvreté des personnes isolées qui ont « ce qui leur faut » mais qui n’ont plus personne à qui parler car elles sont âgées, ennuyeuses ; et la pauvreté de ceux qui ont vécu de douloureuses séparations.

Souvenons-nous du commandement « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ». Alors qu’attendons-nous – chacun de nous, pour nous faire proche du pauvre que nous rencontrons ? Croisons son regard, ayons la tendresse et la patience de l’écouter, de l’aider. Soyons inventifs ! Trouvons un peu de temps à leur donner comme à ceux qui ont la plus grande importance. Si nous sommes à court d’idées pour savoir que faire, il suffit, selon saint Vincent de Paul, de se poser cette question : « Seigneur, si vous étiez à ma place, comment feriez-vous ? » C’est notre cœur qui éclairera notre intelligence et notre imagination avec, ce qui est essentiel, la force de la prière. Et si nous sommes démunis devant celui qui vit une si grande souffrance, nous pouvons seulement l’accompagner, en restant présent, en vivant silencieusement auprès de lui ce mystère de la Croix.

Danièle Boulay, paroissienne, association Naïm