Feuille d’information paroissiale du dimanche 26 décembre 2021
La foi de Marie
Extrait de « l’enfance de Jésus » de Joseph Ratzinger – Benoit XVI
Saint Luc décrit la réaction de Marie et Joseph à la parole [ Ne savez-vous pas que je dois être chez mon Père ] par deux affirmations : « Mais eux ne comprirent pas qu’il leur disait », et « sa mère retenait tous ces événements dans son cœur » (Lc2, 50-51). La parole de Jésus est trop grande pour le moment. La foi de Marie est aussi une foi « en chemin », une foi qui, à maintes reprises, se trouve dans l’obscurité, doit mûrir. Marie ne comprend pas la parole de Jésus, mais elle la conserve dans son cœur et là, elle la fait parvenir petit à petit à sa maturité.
Toujours à nouveau les paroles de Jésus sont plus grandes que notre raison. Elles dépassent toujours à nouveau notre intelligence. La tentation de les réduire, de les manipuler pour les faire entrer dans notre mesure est compréhensible. Fait partie de l’exégèse juste précisément l’humilité de respecter cette grandeur qui, avec ses exigences, nous dépasse souvent, et de ne pas réduire les paroles de Jésus à la question concernant ce dont nous pouvons « le croire capable ». Il nous pense capables de grandes choses. Croire signifie se soumettre à cette grandeur et croître pas à pas vers celle-ci.
En cela, Luc présente à bon escient Marie comme celle qui croit de façon exemplaire : « Bienheureuse celle qui a cru », lui avait dit Elisabeth (Lc 1, 45). Avec l’annotation, faite deux fois dans le récit de l’enfance, selon laquelle Marie conservait ces paroles dans son cœur (cf. Lc 2, 19, 51), Luc renvoie – comme nous l’avons dit – à la source à laquelle il puise pour sa narration. En même temps, Marie apparaît non seulement comme la grande croyante, mais comme l’image de l’Église, qui garde la Parole dans son cœur et la transmet.
« Il redescendit alors avec eux et revint à Nazareth ; et il leur était soumis (…). Quant à Jésus, il croissait en sagesse, en taille et en grâce devant Dieu et devant les homme » (Lc 2,51 sq.). Après le moment où il avait fait resplendir l’obéissance la plus grande dans laquelle il vivait, Jésus revient à la situation normale de sa famille – dans l’humilité d’une vie simple et dans l’obéissance à l’égard de ses parents terrestres.