Feuille d’information paroissiale du dimanche 6 janvier 2019
« Entrez, inclinez-vous, prosternez-vous… »
Il ne nous viendrait pas à l’idée de nous prosterner devant un enfant en
pensant qu’un jour il sera quelqu’un d’important, un grand homme ou une
grande femme, qui marquera l’histoire. C’est pourtant ce qu’ont fait à la
crèche les bergers, comme ces mages venus d’Orient… Certes, la prudence
nous garde de telles attitudes. Toutefois, il y autre chose que nous pourrions
apprendre ou réapprendre de ces mages comme des bergers : la révérence, ce
profond respect mêlé de crainte et d’une très grande considération.
Pour qui éprouvons-nous encore un grand respect ? Nos gouvernants, notre
patron ou notre patronne, nos professeurs, nos parents, monsieur le docteur
ou monsieur le curé ? Parce que certains ont déçu, les notables ne sont plus
vraiment ceux-là… Le récent mouvement des gilets jaunes a fait apparaître de
nouveaux meneurs de foules et d’opinions, ravivant quelques espoirs ; mais
ne nous leurrons pas, comme les autres, ils ne sont pas à l’abri de perdre la
considération des foules.
La révérence n’est pas réservée à Dieu. D’ailleurs à Dieu, nous devons plus
encore : notre adoration comprenant notre entière soumission. Vis-à-vis de
chaque personne, il nous faut faire la part entre son humanité plus ou moins
marquée par le péché et par laquelle chacun peut se reconnaître son égal, et
la mission qui lui est confiée, sa responsabilité qui la rend, parfois malgré elle,
auxiliaire de Dieu. Loin de nous asservir, la révérence que nous devons à
chacun en tant qu’il est serviteur, nous libère de notre autoréférentiel et de
l’horizontalité de tous nos rapports. Elle nous dispose aussi et surtout comme
les mages à accueillir le plus grand, même lorsqu’il se présente sous les traits
du plus petit.
Père Pierre Labaste
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