12e dimanche du temps ordinaire
Ce dimanche
Messes à 9h30, 11h et 19h
Adoration du Saint-Sacrement de 17h à 19h
La tempête apaisée (Mc 4,35-41)
Extrait du livre « Paroles de vie » d’Annick Deshays,
paroissienne, autiste et amoureuse du Christ
Dans ce passage de la vie de Jésus, je vois plus un appel à la foi qu’un miracle. J’aime cette invitation à « passer sur l’autre rive ». Qu’en est-il des paraboles qui façonnent la compréhension du message divin ?
Ici il s’agit de se mettre à l’écart, d’entrer dans une intimité nécessaire où les disciples feront une expérience et une mise à l’épreuve de leur foi. C’est eux qui l’emmènent et qui désirent se réfugier ailleurs afin de satisfaire leur maitre et aspirer à plus de proximité. C’est à vrai dire une démarche que nous faisons souvent, celle de quitter pour un temps une situation fatigante ou embarrassante et se déconnecter des soucis ou des habitudes. Seulement tout ne se déroule pas comme on le souhaiterait.
Ici voilà une tempête qui se lève en pleine traversée et un vent violent qui risque de mettre en péril l’embarcation. N’aurait-il pas mieux valu rester sur la rive ? C’est toute la réaction à nos désirs, à nos pro- jets abandonnés, c’est la litanie des « si j’avais su…» Je vois là une mise en danger nécessaire qui agit comme un électrochoc. « Lui dormait sur le coussin à l’arrière », autrement dit n’étant pas concerné par la conduite de la barque, Il demeure dans un état d’abandon, Il fait confiance au pilote laissant agir ses facultés de décider d’une solution. Pourtant le danger est grand, l’issue demeure cruciale. C’est alors que la peur les envahit et je vois là toute la force de leur demande d’intercession de Jésus : « Maître, nous sommes perdus, cela ne te fait rien ? » C’est le cri des gens assaillis de douleur, de crainte, de doute qui comme on dit « ne savent plus à quel saint se vouer ».
Et pourtant Jésus est là se montrant confiant en nos capacités et agissant sur notre demande pour calmer les angoisses et les forces destructrices qui nous submergent. Avons-nous assez de clairvoyance pour décider de la conduite à tenir quand les forces contraires nous déroutent ? Que sollicitons-nous quand tout semble aller à vau-l’eau et que notre barque coule ? En fait c’est pour situer notre péril que Jésus monte avec nous et demeure à l’écoute de nos appels de détresse. C’est ni plus ni moins qu’un compagnon de route vraiment fiable branché sur la divine compassion de son Père. Il sait comment positionner l’homme pour le rendre détaché de la peur. « Pourquoi avoir peur ? Comment se fait-il que vous n’ayez pas la foi ? » Je n’ai pas moins peur quand je sens douloureusement mes handicaps mais ma participation au règne de Dieu donne à ma peur un sens social et spirituel qui me vaut de la confiance en tout événement et de l’espérance en la capacité humaine à toujours chercher le vrai sens de la vie.