Naître
Aujourd’hui, cette nuit, il y a bien eu une naissance, celle de Jésus dans ce bourg de Bethléem. Une naissance dans l’histoire et dans la géographie. Une naissance dans un sein virginal pour signifier que cet enfant n’est pas procréé par Joseph mais qu’Il est un don de Dieu en Marie. Cet enfant, c’est Dieu donné aux hommes. C’est le Fils du Père Éternel « engendré non pas créé, de même nature que le Père » comme nous le disons dans le Credo.
S’il vient du Père, c’est que ce Fils préexistait dans le sein du Père avant d’exister dans le sein de Marie. Il existait dès le commencement. La Trinité n’a pas commencé avec cette Naissance du Fils. Elle a toujours été là. Mais avant Noël, nul ne le savait. Ce Fils, c’est la Parole de Dieu qui prend un corps humain : Cette Parole qui a créé le monde, voilà qu’à Noël, elle nous est révélée non comme une Parole divine, mais comme une Personne divine !
Mais Noël n’est pas uniquement la mémoire de cette double origine, de cette double nature (humaine et divine) de Jésus. Noël, c’est aussi une anticipation : celle de son retour dans la gloire. C’est l’anticipation de la foi. La foi qu’un jour (que nul ne connaît), Il viendra « dans la gloire pour juger les vivants et les morts ». Notre monde n’est pas perdu, l’histoire n’est pas une fatalité car Jésus est le terme de l’histoire. Le monde vient de Dieu et va à Dieu.
Noël cultive dans nos coeurs de la nostalgie ou/et de la peine : celle des temps de notre enfance. Car l’enfant qui est en nous n’oublie pas d’où il vient. Que cette fête de Noël nous aide à comprendre que nous venons de Dieu (qui a donné à nos parents de nous faire exister) et que nous allons à Dieu (quand nous franchirons la barrière de la mort). Noël nous fait naître !
Père Philippe Marsset, curé