Que devons-nous faire ?
Lorsque saint Luc écrit son évangile, plusieurs dizaines d’années après l’Ascension, c’est désormais l’Église qui, par le ministère des Apôtres, confère le baptême chrétien dans l’Esprit. Ce récit historique nous intéresse parce qu’il raconte l’histoire du salut qui se continue dans la communauté primitive. L’imminence de la fin des temps s’estompe. Les exhortations du Baptiste à la conversion trouvent un nouveau terrain : elles doivent modifier le cheminement des hommes dans leur vie de tous les jours.
Ceux que saint Luc nous présente aujourd’hui forment un peuple, des foules de gens de bonne volonté, de toutes conditions et de tous métiers. Attentifs à la prédication du Précurseur, ils ont pris conscience d’avoir à changer quelque chose dans leur existence. Comme eux, nous nous posons la question : « Que devenons-nous faire ? » Préalable à toute conversion : il me faut renoncer à ma suffisance, reconnaître la nécessité d’être atteint au cœur par une parole qui me sortira de moi-même. À chacun de voir, ensuite, dans son milieu de vie et sa profession, de quelle manière accomplir au mieux ses obligations de justice sociale, d’entraide et de charité.
Mais ces gens innombrables qui jettent un premier regard sur leur vie et acceptent, au sein des réalités quotidiennes, de s’ouvrir à l’imprévu de Dieu, forment aussi « un peuple en attente ». Quelqu’un va venir qui poursuivra dans leur cœur le cheminement amorcé. Quelqu’un ! Aujourd’hui encore, des voix s’élèvent proposant des chemins à notre temps sur les grandes questions qui touchent à la vie et à la mort. Dans l’Église, les prophètes de Dieu renvoient à un Autre, plus puissant qu’eux-mêmes : Jésus Christ, qui ne cesse de venir, afin de baptiser chacun, et dans le feu qui doit brûler notre paille, et dans l’Esprit qui rassemblera le froment doré.
Père Joseph Hunt