Au lendemain du voyage du Pape en Terre Sainte, les commentaires vont bon train. Le sujet sensible fut et demeure la porte ouverte à un prêtre négationniste. Benoît XVI a renouvelé, Dieu merci !, sa ferme condamnation, sinon de l’intéressé, du moins de ses propos inadmissibles. En effet, il ne s’agit pas d’un « point d’histoire », comme on dirait d’un détail théorique, mais d’une question essentielle qui engage la responsabilité des consciences et des nations.
Quand Pierre arriva à Césarée, chez Corneille, centurion de l’armée romaine, sa démarche était hautement risquée, semée d’embûches politiques et religieuses. D’ailleurs, il eut maille à partir par la suite avec les autres disciples pour son entrée jugée intempestive chez les païens. Tout son argumentaire portera justement sur le caractère opportun, au contraire, de cette entrée : l’Esprit Saint avait donné tous les signes que tel était le dessein de salut de Dieu.
Pierre ne se situe pas lui-même en maître des temps, des délais et des moments. Mais il s’applique à discerner le chemin du Seigneur, en scrutant les événements à la lumière de la parole de Dieu révélée dans les Écritures. Puis il prend toutes les responsabilités qui lui reviennent, avec courage et persévérance. Soyons certains que les intentions du saint-Père sont les mêmes, et prions pour qu’il accomplisse sa mission au bénéfice de tous.
Mais n’allons pas nous contenter d’une position de spectateurs, comme ces sportifs en chambre qui mettent toute leur passion à désirer la victoire de leurs champions et la déconfiture des autres. Chacun de nous porte sa part de responsabilité de ce qui est arrivé et, surtout, de ce qui arrivera ou n’arrivera pas. Ce que nous faisons ou ne faisons pas, ce que nous disons ou ne disons pas, compte. Attention donc à ce que nous pensons ou ne pensons pas.
Aucun de nous ne vit pour lui-même, dit l’Apôtre aux disciples, car le Christ nous a rachetés très cher. Dieu qui nous a donné la vie a envoyé son Fils pour que nous vivions par lui. Que chacun se dise : Non, ma vie n’est pas à moi, je ne suis pas à moi-même. Tout m’est donné, même moi. Accomplissons donc le commandement de l’amour en actes et en vérité, pour que l’Histoire devienne celle de la réconciliation de tous les hommes en Dieu.
Marc Lambret, curé.