ILS NE SE DOUTAIENT DE RIEN
Nous entendons souvent cette expression à l’occasion d’un drame que personne n’a vu venir : « On ne se doutait de rien ; aucun signe ne nous laissait présager que cela arriverait… » Dans l’Évangile, Jésus emploie cette même expression pour mettre en garde les siens afin qu’ils se tiennent prêts pour le jour de sa venue. Le contexte nous indique en effet que le ton de Jésus devait être plus proche
de la menace que de l’annonce d’un heureux évènement. Pourtant, l’avènement du Fils de l’homme coïncidera avec la venue du règne de Dieu ; il coïncidera avec l’établissement de la justice, la joie et la paix dans l’Esprit Saint…
Pourquoi alors cette annonce de la bonne nouvelle de la venue du Royaume de Dieu est-elle ainsi changée en exhortation angoissante ? Pourquoi la veille d’un évènement heureux est-elle comparée à la garde d’un bien précieux à la merci des voleurs ? La réponse est simple, la crainte est à la mesure de la grâce en jeu : le Royaume de Dieu ; passer à côté, n’est-ce pas la mort ? Mais, à l’aube de cette nouvelle année liturgique, il nous faut avoir en vue l’horizon lumineux vers lequel on se dirige plutôt que l’obscurité que l’on quitte, car c’est cette lumière déjà née qui rend possible toute veille ; elle la change en effet en attente impatiente.
Pendant les quatre semaines qui nous séparent de Noël, nous sommes invités à passer peu à peu de l’in-souciance de ceux qui ne se doutent de rien, à l’attente amoureuse du Royaume qui vient dans un nouveau-né. La crainte de passer à côté est sans doute une étape de cette conversion ; mais seulement une étape. Cette conversion que nous sommes appelés à vivre chaque année, s’accompagne cette année d’un appel peut être plus pressant à montrer cette lumière naissante à ceux qui ne l’ont pas encore vue. Pendant ce temps de l’Avent, plusieurs propositions vous seront faites pour vous aider à répondre à cet appel. Ne les laissez pas passer sans vous en saisir !
Bon Avent !