« Ô mort, où est ta victoire ? »
Isaac de Ninive, un père de l’Église, écrit ainsi à la mort :
«Ô mort, depuis le Jour de Pâques, tu n’es plus le dernier mot de notre histoire. Tu es devenue le Passage de la vie à la Vie, l’exode de notre monde au Royaume de Dieu. Tu es pourtant féroce, tu nous inspires la peur. À cause de toi, les hommes deviennent mauvais. Mais tu es vaincue. Par un homme, pas par des idées. Tu es habile et tu nous angoisses. Tu défigures tout, même l’amour puisque tu nous le fait croire fini, alors qu’il est éternel. Tu es vaincue. Par le Fils Éternel ! Tu es rusée parce que tu vis en famille. Tu es puissante avant même notre mort physique : tes petites sœurs, la souffrance, la déchéance et l’isolement sont tes alliés. Mais depuis Gethsémani, ils sont vaincus. Par l’obéissance du Maître qui s’est fait Serviteur. »
Hier, samedi nous avons fait mémoire des saints du Seigneur, ceux de notre calendrier et ceux que nous avons rencontré un jour pendant notre vie qui nous ont redonné envie de croire, d’aimer et de se battre pour être des vivants.
Aujourd’hui, dimanche nous regardons avec douleur et peut-être plus de douceur qu’hier, notre histoire familiale et amicale avec toutes ces croix qui font un chemin (de croix) vers le Ciel.
La liturgie célèbre bien deux fêtes distinctes, mais dans notre tête, elles sont le plus souvent assimilées l’une à l’autre. Et ce n’est peut-être pas plus mal. Sûrement que nos défunts ne sont pas tous des saints. Mais en commençant cette fête des habitants du ciel par les saints, nous sommes invités à passer par cette case de la sainteté de Dieu pour rejoindre nos morts.
Nos défunts sont dans le mystère de la mort que Jésus a vaincu. Nous prions pour eux. Et l’unique Ressuscité, Jésus, le Fils du Père Éternel leur apporte nos prières. Il reste pour tous le Médiateur entre le Ciel et la terre, Lui qui a dit « Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos.»
Père Philippe Marsset