Tous unis par, dans et pour le Christ
« Frères, je vous exhorte au Nom de notre Seigneur Jésus Christ à être tous vraiment d’accord ; qu’il n’y ait pas de division entre vous… ». Par cette allocution aux chrétiens de Corinthe, saint Paul intervient avec force sur la division qui fait la honte de l’Eglise. Éviter toutes divisions n’est pas simplement quelque chose de désirable. Si l’Église est UNE, et l’unité constitue une exigence essentielle au même titre que la sainteté, toute division, si petite soit elle, défigure le visage du Christ et détruit l’Église.
« Moi j’appartiens à Paul », ou bien : moi « j’appartiens à Apollos ». Toutes les divisions naissent d’une considération purement humaine des choses. Vouloir suivre le Christ et aimer l’Église en restant « derrière » les hommes est une voie à tout perdre. Les hommes sont des instruments, des serviteurs inutiles : « Moi, j’ai planté, Apollos a arrosé, mais c’est Dieu qui donnait la croissance » 1Cor.3,6. Aller à Dieu uniquement par les hommes est une forme d’idolâtrie. C’est vouloir donner à l’homme la place qui revient à Dieu. Du coup, Paul se met en colère et s’interroge : « est ce donc Paul qui a été crucifié pour vous ? Est-ce au nom de Paul que vous avez été baptisés ? » Il refuse même le titre de baptiseur ; comme pour signifier que c’est uniquement le Christ qui appelle et baptise. À nous de ne suivre et de n’écouter que Lui.
« Christ est-il divisé ? » Puisque l’Église est le Corps du Christ (1Cor.12,12), toute division dans l’Église est une façon de déchirer le Christ. Notre manque d’unité dans nos critères, dans nos comportements, dans nos relations a l’effet abominable de présenter au monde un Christ en morceaux. Ce qui rend impossible une vraie évangélisation et l’adhésion par la foi au Christ d’un grand nombre.
Voila pourquoi saint Paul est si intransigeant sur ce point et nous rappelle la nécessité absolue d’être tous « en parfaite harmonie de pensées et de sentiments ». Ce qui revient à ne pas penser notre unité d’un point de vue humain, mais seulement et toujours relativement à la foi qui restera le fondement d’une unité vraie et constante. La foi au Christ qui accomplit les Écritures et qui par sa croix unit les hommes entre eux et avec son Père. La foi qui nous rend obéissants aux appels du Christ.
Le Christ nous veut derrière lui et nous appelle à la conversion pour le service de la Bonne Nouvelle.
Père Bénigne IKANI