Année de la foi
Une profession de foi
Tout au long du ministère de Jésus, la foule s’est interrogée : « Qui donc est-il ? Un héros du passé ? » Interpellé dans sa foi, Pierre s’ouvre à la nouveauté de Jésus, à la destinée encore imprévisible du Messie : « Tu es l’homme à venir promis par Dieu ! » Tout de suite, Jésus le met en garde : son avenir est aussi l’avenir de l’homme : en le suivant à Jérusalem, tout croyant prend le risque de souffrir jour après jour.
« Et pour toi, qui suis-je ? » Question à laquelle quarante, cinquante années de vie, ne m’ont pas encore permis de donner la réponse que j’aurais voulue : celle de mon existence. Au mieux, suis-je en marche derrière Jésus. Et s’il est quelqu’un pour moi, c’est d’abord parce qu’il a été quelqu’un pour d’autres, prenant corps en ma vie à travers des existences de croyants qui réfractaient, plus ou moins bien, la foi dont ils vivaient. Immense responsabilité que d’être les miroirs, plus ou moins déformants, de ce Seigneur prisonnier de ses propres sujets : Jésus, que je confesse dans la pauvreté de ma foi !
Parmi les confrontations révélatrices grâce auxquelles je m’approche de Jésus, il y a celle, irremplaçable, des évangiles : ils me livrent son statut d’homme promis par Dieu du 1er siècle, son destin de crucifié et de ressuscité, sans jamais, pour autant, me le faire rejoindre, insaisissable, à l’état pur. Leur patiente fréquentation n’en permet pas moins, à certaines heures, d’entrevoir ce quelque chose qui fait son mystère. Il y a telle parole dite sur un ton qui n’appartient qu’à lui, telle démarche souverainement libre qui l’associe aux exclus et aux réprouvés, cette manière unique de poser un regard qui change une destinée, de rompre le pain, tout en signe de salut de son royaume.
Voilà ce qui m’invite à vivre Jésus Christ au présent, à poursuivre ma course, « pour saisir tout cela, comme j’ai moi-même été saisi par le Christ, Jésus. » (Ph 3,12)