MERCI TRÈS SAINT PÈRE
Vous lisez ces lignes le dernier dimanche de pontificat du Pape Benoît XVI. Nous sommes en action de grâce ! En même temps de nombreuses questions nous assaillent. Quelles pers-pectives s’ouvrent désormais à l’Église ? Le nouveau pape ne changera ni le dogme ni la foi, c’est pourquoi sont stériles les batailles qui visent à nommer comme conservateur ou progressiste le futur pape. Ce qui est vrai c’est que c’est un long cycle de trente ans qui s’achève. En tant que pape et préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, Joseph Ratzinger a été au cœur du Vatican durant les trente dernières années. Le prochain pape n’aura pas connu Vatican II en tant qu’acteur du Concile, comme l’avaient été Jean Paul II et Benoît XVI. Le 28 février prochain s’ouvre donc une nouvelle ère de l’Église. C’est la fin de la période postconciliaire. Que cela intervienne l’année des 50 ans de l’ouverture de Vatican II n’est nullement anodin dans le choix du pape.
Merci Très Saint Père pour avoir assumé pendant huit ans cette charge immense qu’est le trône de Pierre en succédant au Bienheureux Jean Paul II.
Merci pour avoir amené l’Église à régler des crises internes douloureuses sans jamais vous être éloigné de votre devise : « Nous devons être les coopérateurs de la vérité ».
Merci d’avoir défendu « la beauté et la nécessité » du culte eucharistique.
Merci pour avoir pris votre part aux grands débats de société du moment. En étant le premier à évoquer les fondements d’une écologie humaine. En rappelant que la crise de l’écologie naturelle et de l’écologie sociale est due au fait que « la liberté et la tolérance sont très souvent séparées de la vérité ».
Merci de vous être toujours préoccupé des plus pauvres, des plus petits mais aussi des chrétiens d’Orient et de l’Église de Chine.
Merci pour cet acte d’humilité exemplaire que votre renonciation destinée à donner à l’Église un chef doté de toute sa vigueur et de toute son intelligence afin de poursuivre votre œuvre pastorale d’unité dans la charité.
Merci enfin pour tout ce que chacun de nous va retenir secrètement dans son cœur sans oublier votre visite gravée dans nos mémoires à Paris en 2008.
Jean-Luc MICHAUD