“ NOUS CONVERTIR, OU PÉRIR COMME EUX ”
Les menaces de Dieu dans la Bible sont de pressants appels à la conversion. Mais saint Luc préfère insister sur la miséricorde et souligner la bonté du vigneron qui invite le maître de la vigne à la patience : « Laisse-le encore cette année… »
La conversion est toujours urgente: il ne faut surtout pas se laisser endormir. Ici, ceux et celles qui ne se retourneront pas vers Dieu périront comme les acteurs des deux épisodes cités. Deux fois, Jésus répète la même phrase : « Si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous comme eux » C’est la règle des paraboles du jugement, et en particulier, de celle d’aujourd’hui.
Le message de Jésus dès le début de sa mission est resté clair et bien centré : « Les temps sont accomplis: le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à la bonne nouvelle » (Marc 1, 15).
Il est vrai « les laboureurs de gâchis et les semeurs de misère en font eux-mêmes la moisson » (Job 4,8). Mais comme dans le récit de l’aveugle-né, Jésus explique que ni lui, ni ses parents n’ont péché pour qu’il soit né aveugle (cf. Jean 9, 2-3). Dieu ne cherche pas à punir mais à relever. Cependant, chacun est responsable de ses décisions et de ses imprudences comme l’indique l’ensemble des paraboles du jugement.
Vrai aussi le « on ira tous au paradis… on ira ! …on ira ! » de Michel Polnareff ? Mais l’enseignement de la parabole du figuier et l’Evangile nous invite à une autre vérité. Le vigneron compatissant, plein d’attention et d’amour pour sa vigne, c’est bien le Christ que nous aimons. Cependant il reprend ici avec force le message de Jean Baptiste : « Produisez donc des fruits qui expriment votre conversion » (Luc 3, 8).
Traditionnellement, la vigne symbolise le peuple d’Israël. Selon une interprétation le figuier planté dans la vigne représente ici les disciples du Christ. Demandons donc au Seigneur, qui connaît nos souffrances, de nous arracher des mains de nos « pharaons » qui nous tiennent loin de lui. Que sa main puissante nous « empêche de désirer le mal… ».
Père Bénigne IKANI