Les trois combats de Jésus
Avez-vous bien saisi que Jésus est poussé au désert par l’Esprit Saint et non par le Satan. Et c’est rempli de l’Esprit Saint qu’il va affronter le Prince du mal. Il l’affronte évidemment pour le vaincre. Mais pas uniquement. Jésus entreprend trois combats.
Le premier combat, c’est contre le Malin Lui-même. Si Jésus, Fils d’Israël et Fils de Dieu reste 40 jours au désert, c’est pour reprendre le symbole des 40 années d’errance du peuple hébreu. Jésus récapitule l’histoire d’Israël pour en faire l’histoire d’un vainqueur là où le peuple a d’abord expérimenté un échec. Et l’arme de sa victoire, c’est la Parole de Dieu. Jésus cite trois fois l’Écriture Sainte, le Deutéronome. La fidélité à la Parole fait du tenté un vainqueur. (Quelle place a la Parole de Dieu dans ma vie chrétienne ?)
Le deuxième combat, c’est contre la mort. Vous pourrez relire ces trois tentations en pensant à la Sainte Cène (1ère tentation sur le pain), au Golgotha (2ème tentation : « jette-toi en bas » à lire en parallèle avec « descends de la croix » ) et à la Résurrection ( 3ème tentation sur le pouvoir royal, que Jésus recevra par la victoire donnée par son Père et non en se prosternant devant le Malin).
Jésus ne meurt pas au terme de ces tentations parce qu’il doit d’abord semer la Parole, fonder l’Église, et monter sur la Croix. Alors, tout sera accompli. Le désert est une préparation, Pâques, un accomplissement. (Quelle place est ce que je donne à la liturgie dans ma vie chrétienne ?)
Et le troisième combat de Jésus c’est pour nous. Que Jésus soit vainqueur du mal et de la mort est l’acte de foi majeur du disciple. Et sa conséquence première, c’est d’oser dire que Jésus gagne ce combat pour lui, disciple. Pouvoir vaincre le mal, dans notre vie quotidienne n’est pas d’abord un acte de vertu ou de morale. C’est premièrement un acte de foi. Jésus est tenté non pas parce qu’il aurait pu « craquer », mais pour que nous soyons vainqueurs. Par Lui. C’est sûr, nous faisons tous des péchés (au contraire de Jésus). La foi, ce n’est pas ne pas pécher. C’est reconnaître le seul vainqueur du péché et lui dire « sois vainqueur, là où je suis vaincu ». (Quelle place tient le sacrement du pardon, ce sacrement de Résurrection dans ma vie chrétienne ? »
Père Philippe Marsset